Le traitement des déchets en roannais

Publié le par Section Roanne Feurs

 

Depuis 1976, le CET (Centre d'Enfouissement et de Traitement des déchets) de Mably est en activité et traite les déchets de la région roannaise.

Ce centre arrivera à saturation en 2013. C'est pourquoi le SEEDR (Syndicat d'Etudes et d'Elimination des Déchets du Roannais) réfléchit à son remplacement depuis 2002.

En 2005, il choisit d'installer un nouveau CSDU (Centre de Stockage des Déchets Ultimes) à Saint-Priest-la-Roche sur le site Tréfonds.

 

S'en suivent oppositions et recours des riverains portés par la COPLER (COmmunauté du Pays Entre Loire Et Rhône) et l'association RUDEL (Ruraux Unis pour la Défense de l'Environnement et du fleuve Loire).

Pour quelles raisons ?

  • Le site Tréfonds est une zone humide reconnue par les ornithologues pour héberger de nombreuses espèces protégées dont les très rares busards cendrés.

  • Le sur-coût du transport des déchets sur des dizaines de kilomètres du roannais jusqu'à Saint-Priest-la-Roche a été évalué à 163 000 € par an (hors coût carbone). Il convient d'y ajouter plus de 2 millions d'euros d'aménagement routiers. Des alternatives existent, la plus viable se situant à Mably même, commune dont est élu le Président de la SEEDR.

  • La capacité de traitement a été sur-évalué à 85 000 tonnes par an. En 2003, le CET de Mably a traité 95 000 tonnes mais 62 000 tonnes en 2009. Ce qui laisse à penser que les décisionnaires prévoient des « importations » de déchets.

 

Juridiquement la décision de DSP (Délégation de Service Publique) prise en 2005 par le SEEDR fut annulée par le tribunal administratif en 2007.

Début 2010, le tribunal administratif enjoint la SEEDR de casser le contrat signé avec URBASER, le concessionnaire. Le coût fixé à l'amiable est de 6,5 millions d'euros ! En juillet, cette décision est annulée.

La COPLER est prête pour sa part à aller jusqu'au Conseil d'État. Parallèlement, elle a déposé un recours pour étendre la zone « Natura 2000 » au site Tréfonds, bizarrement seule partie de la rive droite de la Loire exclue de la zone (classement 2006). Les oiseaux sont priés de voler rive gauche !

 

Conséquence : Le nouveau CSDU n'ouvrira pas avant 2013 et les déchets roannais devront être traités ailleurs. C'est la FRAPNA qui a dévoilé que le nouveau plan départemental prévoyait une dérogation permettant l'enfouissement des déchets roannais à Roche-la-Molière dans le sud du département. Ce centre reçoit déjà des déchets en provenance du Rhône et de Haute-Loire. Vous avez dit coût carbone ?

 

Quelles conclusions en tirer ?

  • Tout d'abord, il convient de prendre le problème à la source. La gestion des déchets doit être repensée par de fortes incitations à la réduction globale. Comment ? Par une collecte sélective efficace faisant toute sa place au recyclage et à la valorisation (compost). Ainsi, à Charlieu, la redevance générale incitative mise en place (principe du pollueur-payeur) porte ses fruits (moins 40% de déchets la première année !)

  • De plus, il semble évident que le respect des espaces naturels et de la biodiversité doit primer lors du choix d'implantation des CSDU, ce qui n'a pas été le cas pour le Roannais.

  • Enfin, cette gestion pose plus globalement le problème de la nécessaire concertation qui, ici, n'a pas eu lieu. Alors que des élus locaux et des associations responsables demandent depuis le début un débat transparent sur ce sujet, c'est à une absence de démocratie participative qu'ils se heurtent.

 

David VACHEZ

Délégué Loire de « Écologie et Démocratie »,

fédération présidée par Jean-Luc BENNAHMIAS

Publié dans Journal de novembre

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